Jersey • Un concentré d\'hypocrisie ? Presque pas !

- Tiens donc, une Wellington, c'est pas parce que t'es née sur l'île qu'y faut te prendre pour une princesse.
- Pas ma faute si je suis connue comme le loup blanc et que toi pauvre vieux, a par ton arrière-grand-oncle du côté de ton grand père adoptif on ne connait rien de ta famille...
- T'es vraiment conne comme on le raconte alors ?
- Je sais pas, tu trouve ? Moi pas tellement, mais après les avis divergent du côté de qui est con et qui ne l'est pas. Par exemple est-ce que c'est con de m'avoir abordé sans rien avoir a me dire ?
- Eh ben en fait, je voulais te demander si tu voulais bien m'accompagner a la fête d'Ellie ?
- Pas de probleme, ce soir a 20h devant chez moi, je suppose que tu vois laquelle c'est ? Mais quand même elle est bizarre ta technique de drague.
- Mais en tout cas elle marche.


- Ouah comment elle te boudine cette robe ! C'est fou !
- C'est pour mieux te ressembler oh ma chère amie.
- Tu sais, faut pas s'énerver, je constate juste, si tu veux être moche pour la soirée d'Ellie, vas-y.
- En tout cas même en essayant d'être moche comme tu dis, je serais plus belle que la plupart des filles a la "party"
- On pari ?
- On pari.
- Mais, et ton inconnu qui t'as agressé, il va trouver ça bizarre non?
- Boh, tu sais, c'est pas très grave, c'est qu'un mec parmi tant d'autre.
- Ouais, ben j'ai remarqué t'as un probleme avec les mecs, tu serais pas homo par hasard ?
- Des fois j'aimerais bien que tu te taises, t'en dis des conneries.

Elle avançait d'un pas décidé, elle n'avait sur elle qu'une petite robe bleue, pas de marques, pas de maquillage. Cette robe qui la boudinait si bien comme disait sa meilleure amie, elle avait avec elle un sac a main pris dans une vieille malle de son grenier et elle tenait fermement de l'autre main son cavalier, qui avait été ponctuel. Et ayant eu vent du pari c'était habillé pour s'assortir avec la jeune fille. Jersey s'en amusa tout le long du trajet en limousine, qui dura deux minutes vu qu'Ellie habitait a cinq minutes a pied de chez elle. Ce garçon la faisait bien rire, ils avaient le même humour, mais leur sourire disparu vite, ils venaient d'entendre la musique qui se dégageait de l'immense villa. Ils se regardèrent, leur mines horrifiés les fit se tordre de rire et ils se prirent la main et partirent en courant vers la plage, loin de cette musique, de ces gens, et de cette habitude de tous rapporter a l'argent. Cette nuit fut LA nuit, avec ce jeune homme. Comme le raconta après la jeune fille. « Ma première fois c'était sur la plage, avec un gars génial, j'aimerais le revoir. »




« Je hais les chiens. C'est viscéral vous comprenez ? »
Première parole de Jersey a son psy, celle-ci la regarde, vous savez le regard par dessus des lunettes, elle semble l'étudier, Jersey frissonne, elle déteste se sentir dévisagée et soupesée. La grande diplômée de presque toutes les écoles de psychologie, murmure pour elle-même. Jersey s'impatiente, ce silence est si étouffant, elle aimerait que la spécialiste la plus renommée de l'île lui parle.

« Pourquoi ? D'où vient cette peur, il y a-t-il eu un événement ? »
Bien sur, il y en avait eu des dizaines, d'où croyait-elle que ça venait ? De cauchemars ? pff, elle n'était pas si intelligente que ça en fait. Mais celui le plus traumatisant fut sans doute l'épisode du pique-nique. Elle était partie avec ses parents, à la campagne française, première excursion hors de l'île. La campagne c'est cool, il y a des vaches, de l'odeur de purin et des mouches, ça claque. Mais pour faire plaisir a ses parents elle ne dit rien, s'effaça et ils partirent ensemble pour de nouvelles aventures a la ferme ! Les français appellent ça des "gites", pour elle c'était une vague maison, qui ressemblait plus a une cabane qu'autre chose. Bref toujours était-il qu'elle était bloqué et ses parents lui promirent de l'emmener faire un pique-nique. Chose promise chose due, ils partirent donc manger a l'extérieur.

Mais l'ambiance était même joyeuse et ils s'amusaient bien, mais au moment de sortir les sandwichs et tout le tralala, ça se compliqua. Eh bien oui, car près d'une pâture, il y a souvent une ferme et dans une ferme il y a souvent des chiens... Et les chiens, et bien les chiens aiment la charcuterie. Et qu'y avait-il dans le panier a pique-nique ? De la viande bien sur, sinon ça aurait pas été marrant. Quand la famille Wellington se rendit compte qu'une horde de chiens s'élançait vers eux, il était presque trop tard. Ils eurent le bon réflexe qui fut celui de monter dans l'arbre le plus proches, qui sous le poids flanchât un peu. Mais Jersey laissa son pied trainer au dessus de la horde un peu trop longtemps et un chien bondit et la jeune fille eue la marque de ses dents pour la fin de ses jours.