Fall for you — Sidney

Chaque année, tous les habitants de l'île reçoivent dans leurs boîtes aux lettres un courrier venant directement du bureau des dirigeants d'oxymore. Ils y trouvent, simplement, un formulaire truffé de questions indiscrètes sur leur passé ainsi que sur leur existence actuelle, chacune savamment posée pour vérifier que ce sont des individus inoffensifs.
Ainsi, vous devez répondre à cet interrogatoire en tentant d'être le plus honnête et explicite possible. Nous comptons sur vous pour développer vos réponses.

• bonjour, mademoiselle, madame, monsieur. Nous sommes bien entendu heureux de la population de notre île mais voulons en savoir plus sur celle-ci, comme à toutes les années. Tout d'abord, qu'est ce qui vous a poussé à venir vous installer à Oxymore ou à y rester?
La raison de ma venue ici et bien elle est aussi simple que la raison pour laquelle la lune tourne autour de la terre et que l'on dit bonjour lorsque l'on voit quelqu'un. J'avais encore 14 ans le jour où nous avons déménagé. Il y avait mes parents qui étaient plus qu'heureux de partir, ma cousine et moi. Mon père et ma mère avaient travaillé toute leur vie dans un hôpital mondialement connus en tant que chirurgien. Et je pouvais lire dans leurs yeux que cette vie de paillettes commençait de plus en plus à leur pesés surtout qu'ils avaient de moins en moins de temps à consacrer à Louie et moi. C'est peut-être pour cette raison que nous avons dû tout quitter. Peut-être que si j'avais été plus âgé je serais resté car j'étais envahi par la peur du changement. Partir voulait dire quitter tout ce que je connaissais, un monde de vie dans lequel je vivais depuis bien longtemps et cela n'est jamais facile de quitter ses reperds. J'allais perdre en un jour tout ce qui me tenait à coeur, ma maison, le lieu où j'ai toujours vécu où il sait passer tellement de choses. Et puis j'allais aussi perdre mes amis, ceux avec qui je sortais de temps en temps, ceux avec qui je parlais de tout et de rien, heureusement qu'il me restait Louie. D'ailleurs c'est elle qui m'a convaincu de partir. En effet, le jour du départ, j'ai été envahit d'une énorme panique qui m'a conduite à faire le gamin. Je me tenais au pied d'un de mes lits et mes parents n'arrivaient pas à me le faire lâcher. Je n'étais pas chatouilleux et j'avais de la force pour mes 14 ans alors ils n'eurent pas d'autres choix que de laisser tomber la manière forte. Malheureusement la manière douce ne marcha pas non plus car je n'avais nullement envie de tout quitter. Alors, ils me laissèrent un peu tranquille pensant que je me calmerais et ce fut le cas mais grâce à eux. C'était Louie qui m'avait convaincu en me disant que je ne pouvais pas l'abandonner, la laisser aller seule là-bas. J'avais toujours eu et j'ai toujours d'ailleurs cette envie de la protéger et le simple fait de l'imaginer seule là-bas m'avait donné la force de lâcher pendant quelques instants le pied de mon lit. Mes parents en avaient donc profité pour me faire quitter ma chambre lieu de tous mes souvenirs et de m'amener vers la voiture. Je me souviens que pendant tout le trajet, j'avais cette peur au ventre et je ne lâchais la main de la jolie poupée qui se trouvait juste à côté de moi. Elle dormait à poings fermés.

• avez-vous déjà eu quelques problèmes avec la justice, lors de votre enfance, adolescence, ou plus récemment? Ou bien êtes-vous blanc comme neige? Ne vous inquiétez pas, rien de ce que vous écrirez ici ne se retournera contre vous.
Regardez-moi. Est-ce que vous pensez vraiment que j'étais le genre d'adolescents à avoir fait assez de conneries pour avoir un cassier judiciaire ? Si tel est le cas et bien vous vous trompez complètement. Je n'ai jamais été le genre de garçon totalement stupide au point de voler dans un magasin rien que pour le plaisir ou pour impressionner quelqu'un. Je n'ai jamais vraiment fait quelques choses d'illégales, je n'ai pris de la drogue peut-être qu'une seule fois sur toute ma vie, je n'ai jamais conduit en état d'ivresses, je n'ai pratiquement jamais été saoule. Je suis plutôt posé, pas le genre à s'attirer des ennuis et souvent on me demande conseil pour ne pas en avoir. Enfin ce sont les gens qui m'apprécient qui me le demande car bon nombre de gens me voient comme quelqu'un n'en valant pas la peine sans doute parce que je suis trop sage à leur goût mais c'est comme ça que je suis et je ne changerais pas. Bon c'est vrai que j'ai oublié une seule petite chose c'est que parfois je me lassais envahir par mon impulsivité en frappant quelqu'un d'autres mais cela ne s'est produit que très peu de fois et chaque fois qu'on on essayait de faire du mal à Louie. C'est donc de la légitime défense n'est-ce pas ?

• avez-vous déjà regretté cet exil sur l'île, avez-vous déjà envié l'existence banale des autres individus de cette planète?
La plupart du temps j'aime ma vie ici, j'ai des amis, je fais ce que j'aime et puis personne ne m'embête la plupart du temps c'est agréable de vivre couper du monde d'avoir une existence différente ce qu'elle que j'aurais autre part, de vivre entre privilégié. Mais il y a des moments où l'envie de voir l'extérieur se fait sentir, l'envie de voir le monde, les merveilles qu'il peut renfermer et ne pas rester sur une île pour le restant de ma vie. Cela est un peu comme un rêve voir ce qui se passe à l'extérieur de cet endroit de rêves. Bien entendu, je n'ai jamais réellement pensé à partir d'ici car peu de monde à envie de quitter cet endroit de rêve. Ah si, il y a bien une fois où l'envie de quitter ce petit paradis luxueux est arrivée. Une fois où je n'avais qu'une seule envie partir à la nage pour retrouver cette personne qui comptait tellement à mes yeux. Le jour où j'ai découvert que Louie était partie, je n'avais qu'une seule envie prendre un bateau et la suivre encore et encore jusqu'à la retrouver et lui faire retrouver la raison. Il fallait qu'elle revienne ici car vivre sans elle ce n'était pas vraiment envisageable. Ce jour-là si des amis ne m'avaient pas arrêté, je serais parti à la nage de ce monde pour retrouver celui de millions d'humains rien que pour elle. J'aurais tout quitter pour retrouver ma Louie. Bien entendu, je n'ai jamais vraiment parlé de cela à personne alors j'espère que ça restera entre nous car je n'ai aucune envie que l'on soit au courant. Pour ce qui est d'envier l'existence de quelqu'un d'autres ce n'est pas vraiment mon genre et puis, ils ne savent pas que nous vivons ici donc ils ne pourraient pas nous envier. Je pense juste que cela pourrait être une bonne expérience de voir comme ils vivent si cela est si différent de notre monde de vie. Mais je suis sûr que quoiqu'il y ait à l'extérieur de cette île, cela ne mérite pas qu'on l'envie. Sur les milliards d'êtres humains qui peuplent la terre nous sommes une minuscule poignées à vivre ici.

• Quel a été le plus bel instant de votre existence?
Cela remonte à quelques années, cela faisait seulement un ou deux mois que j'étais à Oxymore et il faisait bon, vraiment très bon malheureusement je m'étais cassé la cheville et je portais donc un affreux plâtre. Inutile de dire que ce n'était pas la joie par une telle chaleur mais pourtant cela était une parfaite journée. J'étais dans mon jardin assis sur une chaise avec mon pied en hauteur et je voyais tous ses enfants aller dans leur piscine alors que moi qui venait d'avoir 15 ans je devais rester comme une pauvre imbécile. Le pire c'est que tout cela était arrivé tout simplement parce que j'avais manqué une toute petite marche rien de plus rien de moi. J'étais donc triste et pensais que cette journée allait être la pire de l'année et puis c'est là qu'elle est arrivée. Louie n'était pas partie avec les autres jeunes de notre âge profitant du soleil qui pouvait se faire assez rare de temps en temps. Elle avait préféré passer la journée seule avec moi plutôt que de s'amuser dans une piscine avec d'autres jeunes. Ne croyez pas que nous nous sommes ennuyés au contraire, elle a trouvé un moyen de me mouiller sans mouiller mon plâtre. En effet, elle a pris un arrosoir et à mit un parasol sous ma jambe et on s'est amusé à se lancer des bombes à eaux pendant des heures et des heures. Ce qui fait de cette journée, un moment si spécial à mes yeux c'est que pendant toute une après-midi il n'y avait qu'elle et moi s'amusant comme des fous. Imaginez la scène, on rigolait de si peu de choses ce que l'on faisait était à la porte d'un enfant de cinq ans. Lancer des bombes à eaux nous a fait peu à peu retomber en enfance et c'était tellement drôle d'oublier pendant une fois que l'on grandissait et que l'on perdait notre insouciance. Tout le monde ne veut que cela au fond retomber de temps en temps en enfance. D'ailleurs pour marquer cette journée, nous avons tous les deux gravés nos initiales dans le plus haut arbre de notre jardin et j'aime toujours autant le regarder lorsque je retourne chez mes parents et me rappeler cette journée où elle était tellement heureuse ma Louie, la seule et unique.

• Comme tous les autres habitants, vous faites parti, bien évidemment, d'un milieu aisé. Mais alors, comment le vivez-vous? Jouissez-vous pleinement de votre richesse ou préférez-vous laisser celle-ci de coté et profiter de la vie en toute simplicité?
La richesse ne fait pas le monde du moins, elle ne fait pas mon monde mais elle peut contribuer à nous aider au moins un tout petit peu. Il faut savoir faire la part des choses. Certaines personnes sont complètement obnubilées par l'argent mais ce n'est pas la bonne chose à faire de ne voir la vie que par les richesses que l'on peut posséder cela ne sert à rien. Il ne faut pas non plus la renier car sans l'argent on ne peut pas faire grand-chose, on ne peut ni payer ses factures ni faire des courses ou encore faire toutes les choses que l'on aime. Mes parents m'ont toujours dit que l'argent était quelque chose sur lequel il fallait compter mais jamais je n'ai été un de ses enfants de riches pourris gâtés. J'ai toujours eu de l'argent, c'est vrai mais je n'en ai pas eu à excès. Il fallait que je sois convenable, que je fasse quelque chose de bien pour avoir une récompense. Je voyais d'autres enfants de mon âge faire des crises inimaginables car leurs parents leur refusaient une Barbie ou une voiture mais ce ne sont que des choses matériels. Je n'ai jamais eu cette période d'enfants pourris gâtés et j'en remercie mes parents de m'avoir inculquée la valeur de l'argent car sinon je serais sans doute toute autre. Maintenant, il est vrai que j'aime de temps en temps me payer un petit plaisir, être bine habillé mais je ne porte pas que des marques et puis, je ne vis pas dans une maison de millions d'étages. J'ai préféré choisir une demeure entre les deux, je n'achète pas ce qui est dernier cri je préfère durer avec les affaires que j'ai plutôt que de faire des dépenses inutiles. Parfois, il m'arrive de m'acheter quelque chose sur un coup de tête mais cela n'arrive pas tous les jours et j'achète quelque chose qui me servira. Je ne serais jamais le genre de type à acheter un poisson qui chante car je trouve que les personnes qui achètent ce genre d'imbécillités ne doivent pas être très intelligentes. Qu'est-ce que l'on peut bien faire d'un poisson qui chante ? Enfin je suis donc entre les deux, ni trop dépensier, ni trop radin.

• Quelles sont vos affinités avec les autres habitants de l'île ? À votre arrivée, avez-vous bien réussi à vous intégrer ? De manière général, nous devons savoir si vous êtes une personne facile à vivre qui ne nuira pas à Oxymore, mais nous ne nous inquiétons guère.
Selon certaines personnes je suis quelqu'un de très sociable qui s'entend bien avec tout le monde du moins avec les gens qui le veulent. Je pense que cela doit faire de moi quelqu'un d'apprécier parmi les gens d'Oxymore. Mes parents ne se sont jamais plaint de mon comportement lorsqu'ils invitaient des amis ou autre donc les plus anciens de la ville doivent avoir du respect pour moi et c'est ce que l'on doit avoir du respect. Ils sont plus âgés que moi, je ne veux en aucun cas être de grands amis avec eux mais au moins avoir une relation de respect mutuel. Et puis, je dois quand même être assez apprécié car au lycée, j'étais un peu le type que toutes les filles appréciaient. Peut-être parce que je n'étais pas le genre à sortir un jour avec une fille et le lendemain avec une autre, j'avais du respect pour elle et j'en ai toujours d'ailleurs. C'est peut-être cela qui fait mon charme ? Que je ne sois pas un salaud finit peut-être que certaines filles aiment les gentils garçons, ceux qui prendront soit d'elles, qui les traiteront comme elles le méritent. Bien entendu comme toute personne vivant sur cette terre, il y a des gens qui m'apprécies et d'autres qui ne peuvent pas supporter ce que je représente. Je suis trop bon selon eux, peut-être parce qu'ils n'ont jamais vu mes mauvais côtés. J'en ai comme tout le monde mais j'essaye de les montrer le moins possible sans doute mon côté mystérieux qui m'aide à les cacher. Alors, est-ce que vous me trouvez facile à vivre ? Si tel est le cas vous avez presque raison, je le suis très souvent sauf que j'ai un petit excès d'impulsivité alors là, je peux faire tout et n'importe quoi et ça peut surprendre mais vous m'aimez ainsi non ?

• Pour finir, comment vous imaginez-vous dans une dizaine d'années ? Oxymore sera-t-il votre futur ? Avez-vous des projets, des rêves qui vous tiennent à coeur et que vous aimeriez réaliser ? Et qu'espérez-vous devenir ?
Tout le monde à des rêves quand il voit son futur pour moi il y en a deux versions très différentes. Dans la première version de mon rêve, je ne vis plus à Oxymore, et non, je suis parti dès que j'avais fini mes études vers d'autres destinations. Je parcoure le monde à la recherche de toutes ses choses que l'on ne trouve pas ailleurs, pour vivre la même vie que d'autres peuples complètement différents. Je n'aurais peut-être pas le confort que j'aurais ici, je ne l'aurais pas du tout mais j'aurais devant mes yeux une version unique du monde. Cela est un rêve merveilleux mais je doute qu'il soit la version future de mon avenir même si je donnerais tout ce qui est possible dans ce monde pour que ça soit le cas enfin tout sauf la deuxième version de ma future vie dans mes rêves les plus fous. Pour bien vous l'expliquer, il faut que je vous raconte quelque chose. Louie n'est pas ma véritable cousine, mes parents n'ont aucun lien de parenté avec ses parents pourtant pendant plus de 4 ans j'ai fait comme si c'était le cas. Mes parents m'avaient obligé à lui cacher la vérité, lui cacher le fait qu'elle et moi n'avions aucun lien de parenté même si le lien qui nous unissait était plus fort que tout. Nous étions beaucoup l'un pour l'autre et le jour où elle l'a appris, elle s'est sentie trahir surtout que ce n'était pas moi qui le lui avais annoncé mais son emmerdeur de petit ami. Au départ elle m'en voulait plus que tout mais cela c'est calme heureusement. Je peux maintenant vous dire mon rêve et bien ce rêve c'est que cette fausse cousine ne soit pas ma cousine mais pourtant qu'elle soit dans ma famille. Vous ne pouvez pas savoir comment je m'en veux de ce que je ressens, je suis tombée amoureux de celle qui vit avec moi depuis ses 12 ans. J'aurais tellement aimé que cela n'arrive jamais alors je fais tout pour éviter ce que je ressens même si cela devient de plus en plus dure. Voilà les deux rêves de ma vie future sans doute ne se réaliseront-ils pas peut-être que par bonheur ils se réaliseront. Une chose est sûre c'est que je vais continuer ma vie d'artiste, de peintre car c'est ce que je veux faire et j'espère avec le temps trouver une femme avec qui je fonderais une famille où que je sois du moment que j'ai une vie que j'aime c'est cela la vie parfaite.